Le 12
mai
Nous
avons dormi au camping Henrietta Creek dans le Parc national de
Wooroonooran. Il a plu toute la nuit mais à part quelques averses
de temps à autre, le temps semble s'améliorer. Nous partons faire
notre randonnée à la chute Nandroya vers 8h. Le sentier en boucle
est sur base de gravier avec quelques pierres de temps à autre dans
les pentes. La végétation luxuriante est couverte de gouttes de
pluie ce qui fait ressortir encore plus l'aspect tropical. On voit
beaucoup de figuiers avec leurs racines élargies, des noyers
gigantesques ainsi que des fougères énormes, les King Ferns.
Nous
arrivons rapidement à la chute Silver qui se déverse dans un petit
bassin où il ferait bon nager s'il faisait un peu plus chaud.
À
environ le tiers du sentier de 7 km, nous arrivons à la chute
Nandroya après avoir descendu près d'une centaine de mètre au fond
de la vallée bordée de jungle touffue. La chute tombe de plus de
40 m dans un bassin qui lui-même se déverse dans une autre chute de
7 ou 8 mètres juste à côté. L'endroit est magique. Nous y
sommes seuls avec une multitude d'oiseaux qu'il est plus facile
d'entendre que de voir.
Après
avoir admiré le spectacle suffisamment pour tenter d'en faire un
souvenir indélébile, nous continuons dans la partie de la boucle
qui est la moins empruntée. Elle est plus longue, plus demandante,
moins entretenue et aussi, bien fournie en sangsues. Nous n'avions
pas vu ces petites pestes depuis Bornéo mais là on est comblés.
Comme le sol est bien humide, les sangsues attendent patiemment dans
le sentier qu'une personne ou qu'un animal passe à proximité. Dès
qu'elles sentent une vibration, elles se dressent en ondulant la tête
de gauche à droite, se collent à la chaussure, remontent le long de
la bottine jusqu'à la chaussette et réussissent à introduire leur
tête jusqu'à la peau à travers les fibres. Il faut dire qu'elles
sont toutes petites. Un centimètre ou deux de long seulement.
Elles s'étirent donc le corps, le rendant mince comme un fil,
apposent leur ventouse sur la peau et à l'aide de leur dent font un
beau petit trou par lequel elles suceront assez de sang pour décupler
leur taille. Pour éviter la coagulation du sang, elles injectent de
l'hirudine ce qui fait qu'une fois la sangsue partie, la plaie, si
petite soit-elle, continue à saigner durant plusieurs minutes.
Évidemment, après avoir découvert la première, nous avons vérifié
souvent s'il y en avait d'autres. On en a enlevé un dizaine au
total Hélène et moi. Et une seule a vraiment eu le temps de
satisfaire son appétit et de laisser derrière elle une belle
trainée rouge sur ma cheville. Heureusement il y a de bons côtés
à tout. L'hirudine est aujourd'hui un médicament très utile
notamment pour empêcher la formation de caillots sanguins et donc
des thromboses.
Nous
poursuivons donc dans le sentier le long de la petite rivière au
fond de la vallée profonde. Le sentier longe les rapides et de
nombreuses petites chutes. Il passe aussi par dessus de nombreuses
coulées de laves de volcans qui étaient actifs il y a plus de 1,5
millions d'années.
Puis c'est la lente remontée en haut de la
vallée vers le camping. Les oiseaux sont toujours présents mais
peu visibles. Au centre du sentier tout en haut, on voit qu'un
casoar est passé par ici récemment. Une si grosse masse de graines
non digérées cela ne trompe pas. Nous terminons la randonnée vers
10h30 bien heureux encore une fois d'une nouvelle expérience dans la
nature australienne.
Nous
quittons le camping et nous dirigeons ensuite vers Innisfail pour y
faire quelques courses. C'est ici qu'on rejoint le Bruce Highway qui
nous amènera plus loin au Sud. En passant nous arrêtons à un
petit kiosque sur le bord du chemin. On se sert soi-même et on met
l'argent dans un pot, une Honesty Box comme ils disent ici. Nous y achetons des oranges, des petites bananes et une pomme-cannelle d'une nouvelle variété. Nous
allons partir quand le propriétaire vient nous faire un brin de
jasette. Très sympathique, il nous fait cadeau d'une cosse de cacao
en nous expliquant quelques manières pour en profiter.
Après
Innisfail, nous décidons d'aller passer l'après-midi sur la plage
de Mission Beach où nous avions campé il y a deux semaine. Nous y
passerons la nuit aussi. Le ciel est noir et il vente fort mais nous
allons tout de même marcher six kilomètres sur cette magnifique
longue plage. Nous revenons en marche très rapide car on voit des
orages qui s'en viennent rapidement vers nous. Et nous arrivons
juste à temps pour ramasser une partie de notre lessive qui était
étendue sur une corde. Le reste de l'après-midi se passe en
lectures.
Jean
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