vendredi 30 mars 2012

Une autre journée au Parc national des Flinders Ranges


Le 29 mars

Il est 17 heures et nous sommes présentement bien assis à déguster une bonne bière de la brasserie Coopers et à contempler le Mont Ohlssen-Bagge juste devant nous. Nous nous sommes installés à flanc de colline dans la section sans service du camping de Wilpena Pound juste pour avoir cette vue. Nous sommes seuls ici à part un autre couple qui sont tentés un peu plus loin. Au bas de la pente, sous les pins-cyprès à moins de 50 mètres de nous, sept kangourous broutent avidement les jeunes pousses d'herbes vertes et tendres qui viennent d'émerger après les pluies de la semaine dernière. Comment ne peut-on s'émerveiller devant un si joli spectacle?



Aujourd'hui, la journée a commencé par une ballade en campervan. Nous avons poursuivi une vingtaine de kilomètres dans le chemin de gravier jusqu'à la grande route plus au nord dans le parc puis nous avons redescendu vers le sud, en douceur sur l'asphalte, jusqu'à Wilpena Pound. En passant nous avons pris une partie du circuit géologique de 19 km qui traverse le parc d'est en ouest. Ce circuit est d'une richesse incalculable pour les férus ou les amateurs de géologie car on passe au travers de 500 millions d'années de couches géologiques diverses. Il s'agit d'un phénomène très rare dû au fait que les couches ont été soulevées et se retrouvent maintenant à la verticale. Quand on débute au km zéro, on est à moins 1 milliard d'années environ et au km 19 nous somme à moins 500 millions d'années. Le long de la route, des panneaux d'interprétation expliquent les couches en présence.

Encore ce matin la chance nous a souri car nous avons vu à trois reprises des émeus de même que trois aigles et un milan (rapace noir gros comme un petit aigle). Nous sommes aussi arrêté voir et photographier l'arbre de Cazneaux. C'est un énorme gommier que ce photographe australien célèbre a immortalisé dans une photographie publiée en 1939. L'arbre n'a apparemment pas changé depuis cette époque et il est toujours magnifique.




Après le lunch au camping de Wilpena pound, nous avons décidé de faire un sentier semi-ombragé et relativement peu accidenté. Il fait entre 32 et 36 degrés et même si le fait que le taux d'humidité soit très bas rend la marche dans ces conditions très supportable, mieux vaut ne pas exagérer. Nous marchons 10 km dans la vallée encaissée et visitons en passant le site historique où se trouve la maison en pierre des propriétaires au tournant des années 1900. Il y a eu jusqu'à 120 000 moutons ici dans les années 1850. Là encore la capacité de support du territoire fut grandement dépassée, les terres mises à nue et les cours d'eau épuisés. La grande sécheresse des années 1860 dont j'ai parlé précédemment fut une calamité ici aussi et tout fut abandonné vers les 1917.







Un dernier mot sur les chèvres. C'est animaux domestiques se sont échappés en nature dans les années 1800 et ont proliféré à un point tel qu'elles sont devenues une nuisance pour l'habitat et une menace pour les espèces indigènes. Depuis 15 ans, on en fait le contrôle dans le parc dans le cadre d'un programme visant le rétablissement des espèces et des habitats. Plus de 100 000 chèvres ont été ainsi éliminées par des tireurs en 4x4, en motos ou en hélicoptères.

Jean

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