Le 29 mars
Il est 17 heures et nous sommes
présentement bien assis à déguster une bonne bière de la
brasserie Coopers et à contempler le Mont Ohlssen-Bagge juste devant
nous. Nous nous sommes installés à flanc de colline dans la
section sans service du camping de Wilpena Pound juste pour avoir
cette vue. Nous sommes seuls ici à part un autre couple qui sont
tentés un peu plus loin. Au bas de la pente, sous les pins-cyprès
à moins de 50 mètres de nous, sept kangourous broutent avidement
les jeunes pousses d'herbes vertes et tendres qui viennent d'émerger
après les pluies de la semaine dernière. Comment ne peut-on
s'émerveiller devant un si joli spectacle?
Aujourd'hui, la journée a commencé
par une ballade en campervan. Nous avons poursuivi une vingtaine de
kilomètres dans le chemin de gravier jusqu'à la grande route plus
au nord dans le parc puis nous avons redescendu vers le sud, en
douceur sur l'asphalte, jusqu'à Wilpena Pound. En passant nous
avons pris une partie du circuit géologique de 19 km qui traverse le
parc d'est en ouest. Ce circuit est d'une richesse incalculable pour
les férus ou les amateurs de géologie car on passe au travers de
500 millions d'années de couches géologiques diverses. Il s'agit
d'un phénomène très rare dû au fait que les couches ont été
soulevées et se retrouvent maintenant à la verticale. Quand on
débute au km zéro, on est à moins 1 milliard d'années environ et
au km 19 nous somme à moins 500 millions d'années. Le long de la
route, des panneaux d'interprétation expliquent les couches en
présence.
Encore ce matin la chance nous a souri
car nous avons vu à trois reprises des émeus de même que trois
aigles et un milan (rapace noir gros comme un petit aigle). Nous
sommes aussi arrêté voir et photographier l'arbre de Cazneaux.
C'est un énorme gommier que ce photographe australien célèbre a
immortalisé dans une photographie publiée en 1939. L'arbre n'a
apparemment pas changé depuis cette époque et il est toujours
magnifique.
Après le lunch au camping de Wilpena
pound, nous avons décidé de faire un sentier semi-ombragé et
relativement peu accidenté. Il fait entre 32 et 36 degrés et même
si le fait que le taux d'humidité soit très bas rend la marche dans
ces conditions très supportable, mieux vaut ne pas exagérer. Nous
marchons 10 km dans la vallée encaissée et visitons en passant le
site historique où se trouve la maison en pierre des propriétaires
au tournant des années 1900. Il y a eu jusqu'à 120 000 moutons ici
dans les années 1850. Là encore la capacité de support du
territoire fut grandement dépassée, les terres mises à nue et les
cours d'eau épuisés. La grande sécheresse des années 1860 dont
j'ai parlé précédemment fut une calamité ici aussi et tout fut
abandonné vers les 1917.
Un dernier mot sur les chèvres. C'est
animaux domestiques se sont échappés en nature dans les années
1800 et ont proliféré à un point tel qu'elles sont devenues une
nuisance pour l'habitat et une menace pour les espèces indigènes.
Depuis 15 ans, on en fait le contrôle dans le parc dans le cadre
d'un programme visant le rétablissement des espèces et des
habitats. Plus de 100 000 chèvres ont été ainsi éliminées par
des tireurs en 4x4, en motos ou en hélicoptères.
Jean
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