Le 16 mars
Nous commençons la journée en allant
déjeuner à Port-Fairy, une petite ville historique fondée en 1840
environ par le capitaine Griffith. Une vingtaine de dauphins nous font tout un spectacle dans la baie durant le déjeuner. Au départ c'était une village
de chasseurs de phoques et de baleines puis cela devint un lieu de
colonisation et de commerce. La ville est située sur le bord d'une
petite rivière dont l'embouchure est bien protégée des vagues et
de la houle par l'Île Griffith. Les bateaux s'amarrent le long du
quai dans la rivière et peuvent entrer ou sortir à leur guise peut
importe le temps. Le village comporte encore aujourd'hui plus de 75
maisons anciennes, la plupart construites en pierre. Il y a des
parcs entre la mer et le village avec des belles promenades ce qui
contribue aussi à faire de ce lieu un arrêt touristique de choix.
Après déjeuner, nous allons faire une
randonnée sur l'Île Griffith. Un sentier nous permet de faire le
tour de ce sanctuaire faunique en un peu plus d'une heure. À
mi-chemin se dresse le phare historique construit lui aussi vers
1840.
Tout au bout, les vagues viennent se jeter sur les rochers
noirs de pierre volcanique. Mais toute une vie bat au centre de
l'île. En surface, quelques wallabies des marais (Marsh wallabies)
broutent la végétation éparse. Certaines femelles se promènent avec leur petit dans la poche ventrale.
Mais sous la surface, dans des
dizaines de milliers de terriers d'environ un mètre de longueur, il
y a des jeunes pétrels qui attendent le retour des parents, à la
brunante, pour leur repas quotidien. Il s'agit de la plus grande
colonie de cet oiseau marin au monde. Ces petits oiseaux effectuent
à chaque année l'une des migrations les plus longues en effectuant
un grand périple qui passe par le Japon, la Sibérie et les Îles
Aléoutiennes en Alaska. Et dès qu'ils sont en âge de se
reproduire, vers cinq ans, ils reviennent au même terrier à la même
date à un ou deux jours près. Nous ne pourrons voir le spectacle
des milliers de parents qui arrivent juste avant le coucher du soleil
mais on peut vraiment sentir la présence de toute cette population.
De par les terriers qui sont omniprésents, mais aussi parce qu'on
voit ici et là les carcasses de jeunes ou de parents qui ont
succombé à la prédation, sans parler de l'odeur du guano qu'on ne
peut oublier.
Après cette randonnée nous reprenons
la route et arrêtons quelques minutes au premier parc éolien de
l'État de Victoria. Une quarantaine d'éolienne furent construites
depuis 2001 et profitent des forts vents de l'endroit.
Notre prochain arrêt a lieu dans le
petit parc national du Mont-Richmond. Une montagne protégée entre
la plaine et la mer. Nous y sommes seuls. Nous faisons une
randonnée dans un sentier d'auto-interprétation. Le dépliant
qu'on prend à l'entrée du sentier nous renseigne sur 16 endroits
bien identifiés en cours de route. Nous y revoyons des wallabies
des marais et sommes impressionnés par les différents types
d'habitats que l'on retrouve dans une si petite superficie. Notamment par les herbes-arbres ou Grass-trees.
Au
sortir du parc, un échidné se ballade dans la pelouse au bord de
la route. Cet animal est le seul, avec l'ornithorynque, à faire
partie des monotrèmes : Ils pondent des œufs et allaitent
leurs petits. Pas le temps de le photographier, il se sauver vite
dans la forêt. Pas comme les léthargiques koalas qu'on vient de
voir dans les gommiers Manna.
Image tirée d'Internet |
Plus loin sur la route secondaire entre
Portland et Nelson nous avons trois fois l'occasion de voir des émeus
près de la route, en lisière de la forêt. Et deux autres échidnés.
Et près d'une dizaines de carcasses de kangourous aussi,
malheureusement.
Nous avons une base de données pour le
GPS qui indique, ou devrait indiquer devrais-je dire, les haltes
routières et des sites où l'on peut camper gratuitement. J'ai
téléchargé cela d'un site internet australien qui se spécialise
sur les données GPS collaboratives, donc recueillies et fournies par
des utilisateurs membres du site. Avec ces données, nous localisons
un site qui semblent très intéressant dans le parc national de Glenelg près de Nelson.
Sauf qu'en se rendant là, on a le déplaisir de lire sur une
affiche que tous les campeurs doivent avoir un permis et qu'il faut
se le procurer à Nelson, à 25 km plus loin. Pour nous cela
voudrait dire, 25 km pour aller chercher le permis, 25 pour revenir
et encore le même 25 km pour se rendre à Nelson demain. On laisse
donc passer ce tour en se disant qu'il faudra fait bien attention à
la base de données. C'est toujours le problème avec les données
gratuites; personne n'est vraiment responsable de la qualité.
Nous rebroussons donc chemin vers la
grande route et pousuivons vers l'ouest. Nous nous arrêtons pour la
nuit à Nelson, un petit village en bordure de la rivière Glenelg qui se
jette dans l'océan tout près. La rivière est réputée pour la
pêche mais surtout pour son circuit de canot-camping qui commence
quelque 75 km plus haut et procure une descente de quatre jours
aux canoteurs. Nous nous installons finalement dans un camping privé
où les wallabies à collier roux abondent. Un de ceux-ci vient nous
quémander de la nourriture et je ne peux m'empêcher de lui donner
quelques raisins même si par principe nous ne nourrissons jamais les
animaux sauvages. Comme quoi il faut savoir négocier un peu ses
principes parfois.
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