vendredi 16 mars 2012

De Port-Fairy à Nelson: de pétrels, des wallabies, des émeus et des échidnés


Le 16 mars

Nous commençons la journée en allant déjeuner à Port-Fairy, une petite ville historique fondée en 1840 environ par le capitaine Griffith. Une vingtaine de dauphins nous font tout un spectacle dans la baie durant le déjeuner.  Au départ c'était une village de chasseurs de phoques et de baleines puis cela devint un lieu de colonisation et de commerce. La ville est située sur le bord d'une petite rivière dont l'embouchure est bien protégée des vagues et de la houle par l'Île Griffith. Les bateaux s'amarrent le long du quai dans la rivière et peuvent entrer ou sortir à leur guise peut importe le temps. Le village comporte encore aujourd'hui plus de 75 maisons anciennes, la plupart construites en pierre. Il y a des parcs entre la mer et le village avec des belles promenades ce qui contribue aussi à faire de ce lieu un arrêt touristique de choix.








Après déjeuner, nous allons faire une randonnée sur l'Île Griffith. Un sentier nous permet de faire le tour de ce sanctuaire faunique en un peu plus d'une heure. À mi-chemin se dresse le phare historique construit lui aussi vers 1840. 



Tout au bout, les vagues viennent se jeter sur les rochers noirs de pierre volcanique. Mais toute une vie bat au centre de l'île. En surface, quelques wallabies des marais (Marsh wallabies) broutent la végétation éparse. Certaines femelles se promènent avec leur petit dans la poche ventrale.



Mais sous la surface, dans des dizaines de milliers de terriers d'environ un mètre de longueur, il y a des jeunes pétrels qui attendent le retour des parents, à la brunante, pour leur repas quotidien. Il s'agit de la plus grande colonie de cet oiseau marin au monde. Ces petits oiseaux effectuent à chaque année l'une des migrations les plus longues en effectuant un grand périple qui passe par le Japon, la Sibérie et les Îles Aléoutiennes en Alaska. Et dès qu'ils sont en âge de se reproduire, vers cinq ans, ils reviennent au même terrier à la même date à un ou deux jours près. Nous ne pourrons voir le spectacle des milliers de parents qui arrivent juste avant le coucher du soleil mais on peut vraiment sentir la présence de toute cette population. De par les terriers qui sont omniprésents, mais aussi parce qu'on voit ici et là les carcasses de jeunes ou de parents qui ont succombé à la prédation, sans parler de l'odeur du guano qu'on ne peut oublier.





Après cette randonnée nous reprenons la route et arrêtons quelques minutes au premier parc éolien de l'État de Victoria. Une quarantaine d'éolienne furent construites depuis 2001 et profitent des forts vents de l'endroit.



Notre prochain arrêt a lieu dans le petit parc national du Mont-Richmond. Une montagne protégée entre la plaine et la mer. Nous y sommes seuls. Nous faisons une randonnée dans un sentier d'auto-interprétation. Le dépliant qu'on prend à l'entrée du sentier nous renseigne sur 16 endroits bien identifiés en cours de route. Nous y revoyons des wallabies des marais et sommes impressionnés par les différents types d'habitats que l'on retrouve dans une si petite superficie. Notamment par les herbes-arbres ou Grass-trees.  




Au sortir du parc, un échidné se ballade dans la pelouse au bord de la route. Cet animal est le seul, avec l'ornithorynque, à faire partie des monotrèmes : Ils pondent des œufs et allaitent leurs petits. Pas le temps de le photographier, il se sauver vite dans la forêt. Pas comme les léthargiques koalas qu'on vient de voir dans les gommiers Manna.

Image tirée d'Internet


Plus loin sur la route secondaire entre Portland et Nelson nous avons trois fois l'occasion de voir des émeus près de la route, en lisière de la forêt. Et deux autres échidnés. Et près d'une dizaines de carcasses de kangourous aussi, malheureusement.

Nous avons une base de données pour le GPS qui indique, ou devrait indiquer devrais-je dire, les haltes routières et des sites où l'on peut camper gratuitement. J'ai téléchargé cela d'un site internet australien qui se spécialise sur les données GPS collaboratives, donc recueillies et fournies par des utilisateurs membres du site. Avec ces données, nous localisons un site qui semblent très intéressant dans le parc national de Glenelg près de Nelson. Sauf qu'en se rendant là, on a le déplaisir de lire sur une affiche que tous les campeurs doivent avoir un permis et qu'il faut se le procurer à Nelson, à 25 km plus loin. Pour nous cela voudrait dire, 25 km pour aller chercher le permis, 25 pour revenir et encore le même 25 km pour se rendre à Nelson demain. On laisse donc passer ce tour en se disant qu'il faudra fait bien attention à la base de données. C'est toujours le problème avec les données gratuites; personne n'est vraiment responsable de la qualité.

Nous rebroussons donc chemin vers la grande route et pousuivons vers l'ouest. Nous nous arrêtons pour la nuit à Nelson, un petit village en bordure de la rivière Glenelg qui se jette dans l'océan tout près. La rivière est réputée pour la pêche mais surtout pour son circuit de canot-camping qui commence quelque 75 km plus haut et procure une descente de quatre jours aux canoteurs. Nous nous installons finalement dans un camping privé où les wallabies à collier roux abondent. Un de ceux-ci vient nous quémander de la nourriture et je ne peux m'empêcher de lui donner quelques raisins même si par principe nous ne nourrissons jamais les animaux sauvages. Comme quoi il faut savoir négocier un peu ses principes parfois.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Attention, les commentaires sont publics!
N'oubliez pas d'indiquer votre nom au bas du commentaire